Le domaine

Informations sur le vigneron et son travail.

Originaire d'Auvergne, Jean-Sébastien Gioan débarque à Paris en 1997. Il rencontre Antony Cointre qui lui fera boire ses premiers vins naturels.
Il crée en 2002 une entreprise individuelle de coursier qui l'amène à fréquenter régulièrement des établissements militants en vins naturels, tels Le Baratin chez Raquel et Pinuche, le Verre Volé chez Cyril Bordarier ou Le Chapeau Melon chez Olivier Camus. Ce sera l'occasion d’affiner ses connaissances des terroirs, des cépages, et d’affirmer son goût pour les vins de fruit, de soif et de plaisir.
En 2005, il saisi l'opportunité de travailler huit mois en Touraine, chez Thierry Puzelat, qui lui fait découvrir ses méthodes de vinification et son travail dans les vignes.
Jean-Sébastien Gioan part s'installer en 2006 dans les Pyrénées-Orientales, et poursuit son activité d'apprenti vigneron chez Jean-François Nicq « The Boss » au domaine Les Foulards Rouges, qui lui proposera en 2007 de vinifier les raisins issus d'une parcelle de vieux carignans dont il s'est occupé toute l'année. Ce sont les premières bouteilles de Pari Trouillas et de Potron Minet.
En 2008, parallèlement à une formation en viticulture plus théorique, il cultive 6 hectares de vignes dans les Aspres. Le domaine Potron Minet voit le jour. Depuis 2009, il est installé à Fourques dans les Aspres et loue 10 hectares de vignes regroupées en cinq îlots distincts répartis tout autour du village.
POTRON-MINET : nom masculin (1835 dans le dictionnaire de l'Académie ; substitution de minet à jacquet « écureuil », dans dès potron-jacquet « dès l'aube » (1640), proprement « dès que l'écureuil fait voir son derrière ».
Jacquet était un diminutif de Jacques employé pour désigner divers animaux. Potron, d'abord poitron (fin XIIe s.), est issu du bas latin posterio « derrière », dérivé de posterus → postérieur.
La modification populaire patron-minet (et patron-minette) (1835 Balzac) témoigne du fait que potron n'était plus compris au début du XIXe s.

Familier (dans quelques emplois). Le point du jour, le petit matin → 1 aube. Dès (le) potron-minet. « [...] les trains étaient déjà tous partis ou arrivés, et les cheminots n'en attendaient plus d'autres avant potron-minet » (Queneau, Pierrot mon ami).

Source : « Dictionnaire culturel en langue française » sous la direction d'Alain Rey. Éditions « Dictionnaire Le Robert »
Le massif de l'Aspre forme une succession de collines arides et boisées situées au pied du Canigou. Ces reliefs s'adoucissent à l'est pour se fondre dans la plaine du Roussillon. Ils dessinent alors un paysage globalement aplani, couvert de vignes, et dont les étendues dégagées ouvrent des vues remarquables sur l'horizon montagneux des Aspres : clapotis de crêtes bleutées d'où surgit l'imposante silhouette du pic du Canigou.

L'Aspre viticole présente un relief particulier, plus animé que dans le reste de la plaine du Roussillon, mais bien distinct des collines du massif de l'Aspre lui même qui s'étend à l'ouest de Thuir. Cette morphologie résulte de l'érosion, durant la dernière période glaciaire, d'un immense glacis de calcaire qui recouvrait la plaine du Roussillon au Pliocène (- 5 millions d'années). Le paysage se structure ainsi en terrasses successives faites de galets roulés.

Les multiples cours d'eau qui s'écoulent des montagnes (la Cantéranne, le Réart, la rivière de Passa, ...), s'enfoncent dans des petits ravins, souvent à sec, qui donnent au territoire sa physionomie générale : des terrasses viticoles aplanies, des ravins peu profonds aux pentes érodées, des reliefs allongés.
Les terroirs sont globalement de type argilo-sableux, ou argilo-limoneux, et galets roulés sur la commune de Fourques, et constitués d'argile rouge sur la commune de Tordère.

Les labours sont réalisés au tracteur entre les rangs et croisés avec un chenillard.
Les 10 hectares de vignes sont cultivées selon le cahier des charges de l'agriculture biologique.

Les différents cépages se répartissent suivant environ 3 hectares de carignan et autant de grenache noir, 1 hectare de mourvèdre, 1 hectare de grenache gris et blanc en gobelet, pour la plupart cinquantenaires mais dont la plus âgée a été plantée en 1905, 1,5 hectares de syrah trentenaire conduite en double Cordon de Royat, et de petites parcelles de maccabéo et de muscat à petits grains, en gobelet complètent l'encépagement.

Les rendements moyens sont de 20 hl/ha.
Les raisins sont vendangés manuellement en caisses de 20 kg, puis refroidis en chambre froide pendant 12 à 24 heures avant encuvage.

Les cuves à chapeau flottant, préalablement saturées en gaz carbonique reçoivent les raisins en grappes entières, sans sulfitage ni levurage.
La macération carbonique dure de 8 à 15 jours, sans pigeage ni remontage, avec les levures indigènes et sans addition de sulfites.

A l'issu du décuvage, les jus de presse obtenus par pressurage pneumatique sont assemblés aux jus de goutte, et terminent leurs fermentations en barriques ou en cuves à chapeau flottant, selon les cuvées.
Tous les transferts se font par gravité. Les vins ne sont ni filtrés, ni collés.

Lors de la mise en bouteille, manuelle et par gravité, le vin reçoit 10 mg/l de SO2.